

Quentin a essayé quant à lui le trampoline, mais il a le rebond peu facile. Suspendu en l'air par le baudrier, ce n'est finalement pas vraiment sa tasse de thé.
Il se rabat donc sur le manège des petits. Encore un peu petit pour pouvoir monter et un peu grand pour montrer son plaisir. Il attrape même le ponpon ! Entre temps, nana a attrapé moults canards multicolors, a gagné des bulles à souffler et un ballon en forme de grosminet, qui viendra complèter la panoplie de jouets en tous genres de la maison.
Public averti, nous nous sommes assises pour regarder les deux garçons tournoyer. Quatre générations de femmes côte à côte. Quasiment 170 ans de vie réunie ! J'étais déjà très fière, enfant, quand on était toutes les 3, mais alors avec ma nana en plus, quel bonheur !
Les garçons ont fini par se lasser. Assez de vent, assez de vitesse. C'est sans un cri, ni un caprice que nous avons quitté cette petite fête. Là dans la voiture, sur le chemin de la maison, Laura et Rémy se sont endormis... le pouce dans la bouche.Nul doute qu'ils étaient encore sur des manèges.. mais en rêve cette fois !
Les pinceaux n'ont bientôt plus suffi... A pleines mains, c'est beaucoup plus rapide et pratique. Le mélange des couleurs est encore plus beau et intense . Laura n'a pas mis longtemps pour se faire de la peinture une véritable crème pour les mains.
Rémy,lui, a eu un brin d'hésitation. Qu'est-ce donc que cette matière gluante, colorée de surcroit ? Mais les doute a été de courte durée. Il a trempé, en homme prudent un doigt, puis l'a essuyé sur la feuille, en me jetant furtivement un regard pour voir si je n'allais pas le gronder. Devant mon approbation de maman gaga " oh oui, c'est bien mon Rémy, vas-y... Quel beau dessin !"il s'est laissé aller à y tremper toute la main, puis la deuxième...pour finalement être très fier du résultat.
Mes deux loulou se sont bien amusés. Et moi aussi, je dois bien l'avouer.
Avec bonheur, il n'y a eu aucun débordement. Aucun dommage constaté. Aucune trace sur les murs, ni le sol. Seulement les journaux protecteurs à jeter.
Vais-je me réconcilier avec la peinture ?
C'est décidé : la prochaine fois, je les laisse faire de la pâte à modeler !
Alors on va encore le garder, le recouvrir quand il y a des invités, histoire de le cacher. Et les loulous pourront encore sauter, ou bien s'y reposer. Rien de tel qu'un vieux canapé où l'on peut s'enfoncer.Un canapé que l'on n' a plus peur de cabosser, d'abimer. Un canapé sur lequel on peut manger sans avoir peur de tacher. Un canapé où finalement tout est permis, sans avoir peur de devoir se fâcher, et disputer.
Il va encore avoir quelques belles années, notre canapé.
Il faut en profiter.
Les larmes peuvent alors s'arrêter de couler.
Voilà le temps du Câlin . Du réconfort, de la tendresse et des bisous sur les petites joues mouillées.
Les joues enfin séchées, le chagrin oublié, on peut recommencer, à rire, s'amuser et se chamailler.
Parfois pour longtemps, parfois non.
Et les petites larmes reviendront encore et toujours témoins de la tristesse.
Pour émouvoir le coeur de maman, et lui faire ouvrir ses bras pour un câlin, évidemment.
En continuant ma balade, j'ai aperçu notre centrale , à peine visible dans le brouillard, mais toujours aussi imposante et fumante.
Enfin, la forêt du Plessis, toute blanche laissait apercevoir son château. Vestige d'un autre temps, on passe devant sans le remarquer. Il fait lui aussi partie du paysage.
Il faudrait que je prenne plus souvent mon appareil. Il y a tellement de choses à voir, et à contempler... même au fond de ma campagne bourguignonne.