jeudi 29 janvier 2009

Le sommeil

Laura déjà bonne dormeuse tout bébé.


C'est bien connu que l'humain a une préoccupation majeure après celle de se nourrir, c'est celle de dormir. Enfin, c'est une de mes préoccupation, essentielle à ma survie .
Quand on a un enfant, le sommeil change radicalement. On espère que bébé va échapper à la norme ( et à son développement physiologique) et va faire rapidement ses nuits. Et puis, les jours, les semaines et les mois passent, et les nuits, même si elles sont complètes sont quand même bien différentes d'avant, quand le seul objectif était d'entendre le réveil sonner. Désormais, la moindre toux , un grognement ou petit cri venant de ma progéniture peut me réveiller et me faire sortit du lit plus vite que n'importe quel réveil ! Nous avons longtemps dormi avec nos enfants. Entendre leur respiration dans la nuit, glisser une main dans le pyjama, sur le torse pour sentir leur coeur battre... Nous avons eu beaucoup de bonheur à dormir avec chacun d'entre eux. Encore maintenant, quand ils sont malades, le lit de maman et papa est un refuge. L'avantage c'est que notre lit actuel est très grand et du coup, nous ne sommes pas gênés. C'était moins facile, quand tout petit, nous prenions des coups de pied ou des mains dans la figure au retrournement de l'envahisseur....Mais c'est un choix que nous avions fait devant des bébés récalcitrants à faire leurs nuits, pour réussir à glaner quelques minutes de sommeil supplémentaires. En allaitant couché, je me rendormais même parfois alors que la tétée n'était même pas finie ! Quel bonheur de les regarder dormir, d'entendre leur souffle régulier, de sentir leur petit corps chaud se caler... Puis ils ont tous fini par dormir dans leur lit. Quentinou a été le plus dur à déloger. Laurinette et Rémynou se sont un peu incrustés, mais pas longtemps, et plus ponctuellement. Le soir, quand je vais me coucher, je passe voir mes loulous endormis. Un petit bisou, une caresse sur le front, une couverture à remonter, un pied ballant à replacer.
D'abord il y a Quentinou, qui ouvre les yeux au moindre bruit, au simple effleurement. Il est souvent enroulé dans sa couverture ou expatrié de l'autre côté du lit. On a parfois l'impression qu'il s'est battu toute la nuit avec des monstres ou des pokémon tellement le lit ressemble à un champ de bataille. Depuis tout petit, il a eu un sommeil léger, toujours maintenant. C'est très pratique le matin : pas besoin de se fâcher pour le lever. Généralement, sitôt après le bisou, il se lève et s'habille. Il bat encore tout le monde en rapidité .






Et puis il y a Laurinette : Pour elle, c'est autre chose : Les doudous sont le coude, collés au corps, elle dort très profondément. Il faut lui caresser longuement le dos, pour obtenir un semblant d'ouverture des yeux, qui se referment aussitôt. Généralement, elle se retourne de l'autre côté, grogne et le pouce dans le bec, elle tête et se rendort. Le matin est souvent synonyme de galère quand il s'agit de la lever. Je l'emmène parfois encore toute endormie dans la salle de bains pour l'habiller: " mais maman, z'ai encore sommeil !".





Rémynou, lui est encore différent. Il s'endort souvent en un rien de temps, et a un sommeil très lourd. Le matin, le réveil n'est pas difficile. Il suffit de l'appeler, le chatouiller et il se met debout, le pouce dans le bec lui aussi. Il sort maintenant seul de son lit de bébé. Et c'est les yeux écarquillés qu'il vient nous rejoindre dans notre lit, en attendant qu'on se lève. Ses petits pieds sont souvent froids et il vient les caler contre mon ventre pour les réchauffer. Je profite de ces moments où il vient encore se câliner, se blottir dans mes bras, sous la couette. Parfois il se rendort même...pour une petite grasse matinée, improvisée, mais tellement chouette !






Quoiqu'il en soit, je les trouve tellement beaux quand ils dorment... le jour ou la nuit.
J'en profite pour leur faire des tas de bisous, tout doucement pour ne pas les réveiller, et leur glisser des mots doux à l'oreille.
Petit ange, petite fée, petit prince.... Faites de beaux rêves mes amours.

vendredi 23 janvier 2009

La révolte




J'ai choisi depuis bientôt 6 ans, de travailler en centre de planification et d'éducation familiale ( CPEF pour les intimes). L'objectif est simple : proposer un lieu d'accueil et de parole aux jeunes (garçons et filles) où ils peuvent parler sexualité librement, et où leur est offert des consultations médicales. Une contraception, en adéquation avec leurs besoins, et leurs envies, leur est donnée gratuitement, et ce en toute confidentialité. De même, un dépistage des infections sexuellement transmissibles leur est proposé.
Alors cette année encore beaucoup de jeunes filles sont venues dans le but responsable de prendre une contraception putôt que d'avoir une grossesse non désirée. Je ne dis pas que c'est facile : se trouver face à des professionnels que l'on ne connaît pas, sans savoir ce qui va se passer, avec souvent la peur que les parents soient au courant, ou qu'il y ait un examen gynécologique douloureux. Malgré tout, elles viennent et nous livrent leurs histoires, pour qu'on puisse les aider.
Cette année encore, on a vu beaucoup de jeunes filles mineures, pour qui parler sexualité, contraception avec leur parents est impossible, voire même dangereux chez certaines, de culture différente.
Cette année encore, on a vu beaucoup de jeunes femmes majeures, ou à l'aube de leurs 18 ans. Mais pour elles aussi, demander la carte de sécurité sociale à sa maman ou à son papa pour aller consulter un gynécologue est encore trop dur.
Mais cette année, après une réunion avec notre hiérarchie, il apparaît que nous ne pouvons plus donner de contraception aux jeunes filles majeurs, ou leur proposer un suivi gynécologique gratuit. Seules les mineures y ont droit. Parce que selon le docteur que nous avons rencontré, la jeune fille majeure doit pouvoir parler avec ses parents de sa sexualité. Même si elle est de culture différente, même si elle ne se sent pas encore prête à en parler. Alors ça me révolte.
Parce qu'en France, on nous parle à la télé de l'importance du vaccin contre le papillomavirus, responsable des cancers du col de l'utérus, et de la necessité d'avoir des frottis tous les ans, que l'on fait gratuitement au CPEF.
Parce qu'en France on se demande encore pourquoi il y a tant d'Interruption Volontaire de Grossesse malgré une contraception existante fiable. Et malgré ce constat alarmant, que le nombre d'IVG ne baisse pas, voire même augmente, on coupe l'accès à la contraception aux jeunes filles qui n'ont pas leur propre moyen d'aller consulter un gynécologue en cabinet. Mais c'est vrai qu'à 18 ans, tous les problèmes se résolvent : on est adulte, on a le droit de voter, et donc on a le devoir d'expliquer à ses parents que l'on veut une contraception, et d'exiger par là même leur carte vitale. Je sais bien que la plupart des jeunes femmes dans cette situation vont trouver une solution, et arriverons à discuter avec leur parents. Et puis, il ya le préservatif et la pilule du lendemain ( là aussi gratuite pour les mineures, mais payantes pour les majeures !!!) Mais c'est sur le principe que ça me choque. Quand on sait que la durée des études s'allonge pour ces jeunes qui tardent donc à avoir un salaire, que souvent les parents sont eux même en difficulté financière, rongés par le chômage ou les crédits, comment la jeune femme, entre le fromage et le dessert peut-elle aborder sa propre sexualité ? Cela regarde-t-il vraiment les parents, la sexualité de son enfant ?
Mais ce n'est pas si grave.
Car si la jeune fille majeure vient pour une interruption de grossesse, elle n'aura pas besoin de mettre ses parents au courant. Et si elle n' a pas de ressource, une aide médicale d'état sera demandée, et elle n'aura rien à payer.
Alors...ne nous étonnons donc pas de voir le taux d'IVG stagner ou augmenter.
Mais quelles souffrances ( physique et psychique ) ces jeunes femmes auront à endurer !
Pour aller plus loin et signer une pétition aller ici :
Merci !

dimanche 18 janvier 2009

Fratrie






C'est un mot que je connais mal. Mais j'apprends à le connaître, doucement, grâce à mes loulous. Je suis fille unique. Et je me rends compte que déjà dans l'appellation, il y a du regret, voire des jugements hâtifs. Ah oui, c'est la fille unique, la gâtée, la pourrie. Celle qui n'a pas eu besoin de se battre pour des câlins, celle qui n'a jamais été jalouse de ses frères et soeurs. Tout est vrai. Mais être fille unique , c'est autre chose aussi. Car il y a des inconvénients : D'abord, enfant, on s'ennuie. Fermement. Heureusement qu'il y a des copains et copines de quartier. Bien sûr qu'avec un frère ou une soeur on peut s'engueuler, s'étriper, s'arracher les cheveux, se cogner.... Mais ça a le mérite d'être animé. On n'a personne à qui se confier, partager les aléas de la vie familiale, le désarroi lors des disputes parentales, les peurs dans le lit, le soir...

Unique et seule.


Je l'ai bien vu lors du décès de papa. Seule une fois de plus avec le chagrin, difficile à partager avec quelqu'un qui n'a pas les mêmes sentiments. Et puis porter, tel un fardeau, toutes les plaies administratives, et consoler en même temps maman, veuve éplorée. Vous me direz : oui, mais l'héritage, tu n'as pas eu à le partager ! Certes. Mais à ce moment là, ce n'est pas vraiment dans les pensées. Ne nous y trompons pas. Je n'ai pas été malheureuse, enfant. J'ai été choyée par mes parents, adorée. Mais j'ai quand même un petit manque, là, tout petit.

Alors je regarde évoluer la fratrie qu'on a fabriquée.



D'abord, il y a un nouvel être tout neuf qui arrive à la maison. Un aîné qui se trouve obligé malgré nous de l'aimer. Et du temps moins présent pour câliner. Et puis, ils grandissent chacun de leur côté, et il y a des câlins, des luttes, des jalousies, des rivalités. Et encore des bisous, des embrassades pour consoler après s'être fait disputé. Il y a aussi :
Une touche de méchanceté, quand on fait mal, pour attirer l'attention sur soi, histoire de dire qu'on est bien là. Mais il y a surtout des rires, des fous rires même, du chahut et de la connivence dans la réalisation des bêtises.

De la complicité dans les jeux, les regards et les sottises...
De la jalousie quand maman bisouille l'un et pas l'autre ou que l'autre a pris la place de choix sur la canapé à côté de papa. Que le même papa joue plus avec l'un que l'autre.
De l'admiration pour ce grand frère qui se débrouille si bien, ou cette soeur qui est tellement plus grande !

Je les regarde évoluer avec plaisir, envie même. Jamais je ne connaîtrais ce qu'ils ressentent les uns envers les autres. L'amour est-il le même que celui qu'on porte à ses parents ? Ou est-ce plutôt une amitié renforcée ? J'observe et je me régale.

jeudi 8 janvier 2009

La tétine

Aucun de mes enfants n'a eu de tétine. Je dirai que c'est simplement que je ne le voulais pas, même si les tentations ont été nombreuses et fréquentes. Quentinou s'est servi de mon sein comme tétine ( c'est pas mieux, en plus, ça nécessite une organisation du tonnerre !) . Laurinette et Rémynou ont pris le pouce, qui a l'avantage de ne jamais avoir la mauvaise idée de se décrocher de la main. Car quand on sait comme c'est pénible d'avoir égaré le doudou du moment, je n'ose pas imaginer avec une tétine. Alors pourquoi donc faire un article sur la tétine, si aucun des mes enfants n'en a eu? Rassurez vous, je ne vais pas sortir un laïus sur la nécessité/utilité ou non de donner une tétine à son bambin. Moi je dis, chacun fait comme il peut. Mais c'est que Laurinette s'est pris d'amour pour les tétines. Un vrai amour. A chaque achat à la pharmacie, c'est pleurs et tremblements devant le rayon puériculture où s'affichent sans complexe des dizaines et des dizaines de sucettes de toutes tailles, de toutes les couleurs. S'en est donc trop pour Laurinette qui caressait le doux espoir que sa mère, l'infâme qui l'a privée de ce bien si précieux, allait céder. Que nenni. C'est en la tirant de force (par les cheveux) que j'arrive enfin à la détacher du tourniquet, qui dans la lutte a bien failli tomber. Même sa mamiannie, pourtant si prompte à satisfaire cette p'tite nana aux yeux implorants, n'a pas craqué !Ouf !


Mais Laurinette n'a pas dit son dernier mot, et telle sa mère, elle obtient à court ou moyen terme ce qu'elle convoite. C'est surtout sans compter que mademoiselle a une bonne étoile. Invités chez des amis ayant eux-même une ptite nana toteuse, voilà que Laurinette déniche dans la chambre de sa petite camarade une tétine. LA tétine de miss Maëlle. La tétine inséparable qui sert encore à endormir le soir dans le lit, mais pas ailleurs "parce- que- ça- fait- bébé"Et qui vois-je donc débouler, la superbe chose dans la bouche, très fière de surcroît? Ma nana. Alors je laisse faire, j'obtempère.Je me dis que dans quelques jours la tétine sera passée de mode, comme les autres joujoux.
Et bien non.
La fin des vacances arrive, et la "tet" est encore là. Il y a bien eu quelques accidents de parcours, des oublis, des disparitions étranges mais c'est toujours avec des cris et des pleurs qu'on retrouve l'objet du délit et qu'il finit dans la bouche . Grrrrr. Je grogne. D'autant qu'un autre semble intéressé. Rémynou et Laura se l'échangent à qui mieux mieux. Partage de salive, partage de microbes. Je suis ravie !





Alors un jour, la maman très méchante que je suis a subtilisé la tétine.
J'avoue.
Je l'ai mise à la poubelle.
Laurinette l'avait laissé tomber dans un moment d'assoupissement éclair de l'après-midi. J'en ai profité pour la dérober subrepticement. En Même temps, c'était pas difficile: tout le monde dormait.
Laurinette à son réveil ne s'en est plus souvenue. Seulement le soir. Au coucher. La tétine trônait depuis plusieurs jours déjà à côté de l'oreiller car c'est bien encore le pouce le préféré. Elle me l'a donc réclamé, et j'ai avoué. Laurinette a pleurniché, mais devant la ferme et définitive position de sa mâratre, elle a cédé et sans tétine s'est endormie.
Petite reflexion hier de la demoiselle avant le dodo :
" Tu sais maman, la tétine de ma copine, ze l'aimais trop !"
C'est bien de préciser.
On ne sait jamais, des fois que le message ne soit pas passé !

vendredi 2 janvier 2009

Ma mamie à moi.

Avec Laurinette, 1 an



Elle vient de souffler ses 83 hivers. Elle est toujours aussi belle, s'habille avec goût et a un dynamisme à faire parfois pâlir d'envie. Elle ne sent pas l'eau de cologne souvent prisée des grands-mères. Elle sent le parfum délicat de grand couturier. Chez elle, point d'odeur de moisi ou de vieux renfermé, mais son odeur bien à elle, et souvent les effluves d'un met en train de mijoter. C'est ma mamie. J'ai toujours été proche d'elle, plus que de l'autre grand-mère. Mon grand-père disait que je lui ressemblait, que j'avais le même caractère. Et encore maintenant , je le crois volontiers. Et j'aime lui ressembler, c'est un véritable compliment. De ceux qui font rougir et sourire jusqu'aux oreilles. Elle est si forte, si solide. Elle en a subi des épreuves :elle a traversé la ligne de démarcation devant des soldats allemands qui la sifflait tellement elle était belle.Elle a mis au monde deux filles, dont une "aux fers", à la maison, sur la table de la cuisine. Elle connaît le chagrin de perdre un enfant, un mari mais elle est toujours là pour remonter le moral de tous.




1er carnaval de Laura, costume maison.


C'est elle qui m'a fait découvrir Paris, plusieurs fois. Elle m'a même emmené à un défilé d'Yves Saint Laurent, quand j'étais encore ado. C'est elle la première qui m'a fait prendre l'avion, m'a emmené en Espagne, aux Baléares, plusieurs fois. Mamie voyageuse.


J'ai eu peur cet été : un mauvais tour de rein l'avait transformée, et l'a bien handicapée. Envolée la liberté, la voilà clouée chez elle, voiture au garage, dépendante, elle qui ne l'avait jamais été.Mais elle l'a mis KO, ce stupide mal au dos. Elle a retrouvé sa mobilité, sa joie de vivre et son entrain. Elle a laissé tomber la canne, et se déplace de nouveau sur ses escarpins à talons, si légère, si gracieuse. C'est ma mamie à moi. J'ai été si heureuse de trinquer encore une fois de plus, cette année avec elle et de lui souhaiter la bonne année. Pourvu que ça dure, et qu'on trinque encore et encore pendant de nombreuses années au champagne, bien sûr, sa boisson préférée !


Noël 2008, toujours avec Laurinette

jeudi 1 janvier 2009

Nouvelle année nous voilà !




Sans qu'on ait notre mot à dire, sans savoir si on est prêt à affronter une nouvelle année, 2008 s'est en allée. Une année somme toute bien normale, avec de bons et de mauvais moments, et son lot de bonnes et moins bonnes surprises. Il est d'usage de prendre des bonnes résolutions pour la nouvelle année, histoire d'y croire un peu, qu'en 2009, on peut changer. Mes résolutions sont les mêmes que l'année dernière, et me rappelent qu'en 2008, j'ai échoué, je n'y suis pas arrivée.




Que souhaiter à tous ceux que j'aime, pour cette nouvelle année ?

D'abord de l'amour, beaucoup d'amour, car sans amour, on ne peut pas vivre. S'aimer et se respecter. S'engueuler aussi parfois, mais pas trop, histoire de mieux s'aimer après, encore plus, malgré les défauts et les aléas de la vie.

Ensuite la santé: que tous ceux que j'aime soient présérvés . Quelques petits microbes vont sûrement passer, mais sans s'arrêter.


Et puis des rires : beaucoup de rires :des petits gloussements , des éclats de rires. Des rires d'enfants et des rires de grands. Des rires rigolos, et des rires discrets... Une occasion de rire au moins une fois par jour... le minimum, vraiment.


Enfin, un peu d'argent: pas la cagnotte du loto ou le gros lot, non, un peu de sous, de quoi se faire plaisir et payer les emprunts, pour ne pas avoir peur du lendemain.


Bref, je vous souhaite une excellente année à tous, pleine d'espoir, et conforme à vos rêves, tous vos rêves, même les plus fous.