mercredi 17 juin 2009

Trois ans



Il a ouvert le bal des anniversaires. Il n'arrive pas encore à dire son prénom, ni son âge, mais il sait nommer son futur cadeau, et sait que le soir du 16 juin, les cadeaux seront pour lui, rien que pour lui. Il est très excité, fait pleins de sottises, impatients lui aussi, à sa façon. Il a vu sa maman mettre la jolie nappe, préparer un gâteau, et se dépêcher pour tout préparer.




Ce petit bonhomme, aux grands yeux bleus, a pris place au creux de moi encore une fois en septembre. Comme son grand frère. L'utérus doit être particulièrement accueillant ce mois-là !Un petit brin d'homme qui a décidé que le 15 juin n'était pas une bonne date pour naître, malgré les protestations et les peurs de sa maman. Une maman qui avait somme toute envie de garder son petit au creux de son ventre, peur de lâcher ce bébé, peur que cela soit le dernier. Peur de ne plus sentir jamais les doux mouvements d'une vie à naître. Certaines ont peur d'accoucher, d'avoir mal, de recontrer leur bébé...Ce n'était pas cette peur là qui me tenait.
Fin de nuit : j'avais provoqué moi-même mes contractions, tellement peur de dépasser le terme, tellement peur de devoir subir un accouchement médicalisé.Et puis ces contractions se sont calmées, et j'ai dormi, d'un sommeil de plomb. Au réveil, la déception n'en était que plus grande, le moral au plus bas, ce bébé ne viendra donc pas ? Et puis doucement, les contractions ont repris, après un petit coup de fil à la sage-femme si sage, là-bas, dans ses monts du lyonnais. Elle a su mettre des mots sur ce temps prolongé, sur cette peur qui me hantait, et je me suis libérée, j'ai courbé l'échine, j'ai accepté... Ce sera peut-être mon dernier bébé. Le travail pouvait commencer .
Sa naissance a été intense, des douleurs dans les reins, inconnues jusqu'à maintenant. Un travail a la maison, librement, dans les bras de l'homme chéri, sous les yeux de ma princesse. Une baignoire tellement apaisante avec son eau chaude relaxante. Je me revois suspendue accrochant mon homme de toutes mes forces, la douleur si forte, la hâte d'en finir. Et puis la poussée , libératrice, à genoux dans l'eau... une petite tête gluante dans ma main, et son corps tout entier glisse de moi. Moment de rencontre inoubliable... Petit corps doux et chaud contre ma peau. A peine quelques sanglots, un petit coeur qui bat bien, une jolie couleur rose, mon bébé tout calme va bien. Je sens sous mes doigts une paire de testicules ... C'est donc un garçon... Voici Rémy !Ses yeux se sont fermés. Sa respiration est calme. On dirait qu'il termine sa nuit. Je suis si bien ...
Rémy a été un bébé calme, doux. Bébé têteur, comme son frère, pendant plus de 2 ans. Un enfant encore un peu poupon, que j'ai maintenant du mal encore à laisser grandir. Ce sera toujours mon bébé... Mon dernier petit bébé. Ce bébé là, avec toute sa force et sa volonté vient de souffler ses trois bougies.


Très fier.
Très beau.



L'âge est là, en septembre, ce sera l'école pour mon petit brin d'homme.

Petit homme tendre qui vient encore se câliner au creux du bras de sa maman, le pouce dans la bouche, l'autre main caressant son lobe d'oreille.
Il faut en profiter, bientôt ce ne sera plus pareil...

mercredi 20 mai 2009

Amie

Il y a des amies dont on sait qu'elles seront toujours là. Même si les nouvelles sont données plus ou moins régulièrement, même si le temps passe , inéluctablement. Cette amitié est souvent bien enracinée.



Elle a un an de moins que moi. On s'est rencontrée au foyer, le foyer de jeunes filles où j'ai passé trois belles années de ma vie, pendant le lycée. J'avais décidé alors à 15 ans qu'il était temps de quitter le nid, le cocon familial, et j'étais partie au lycée à Lyon. Il fallait un hebergement, j'ai trouvé une deuxième famille dans ce foyer : des religieuses, d'abord, d'autres personnes tout aussi extraordinaires, et puis des amies... La séparation a été difficile. Entre partir sur le papier et se retrouver seule dans sa chambre " bambi", il y a un abysse. Heureusement, la collectivité a du bon. Rapidement, des amitiés se sont liées, bien obligé.


Elle est arrivée un an après moi. Je n'avais pas voulu changer d'étage, et cette fois, j'avais une chambre plus grande. Cette année, j'étais gâtée : 3 violonistes et une violoncellistes pour me bercer. Les chambres avaient une cloison fine comme du papier. Alors les heures de travail de mes amies musiciennes ont rythmé mes devoirs, lectures et leçons.
Elle jouait du violon. Son instrument, c'était son amoureux. Elle y passait du temps, encore et encore. Ses doigts agiles égrenait les notes sans difficulté, l'archet virevoltait dans les airs. Jamais vraiment satisfaite. Toujours à travailler plus.
La dernière année, nous avons eu la chance de partager deux chambres contigües isolées du reste . Au-dessus de l'accueil, douche privative pour nous deux. Une espèce de co-location, au sein même de la collectivité. On le souhaitait , naturellement, et seules les filles sages avaient le droit d'y loger. Les liens se sont ressérés, encore plus. Et le violon tout naturellement là pour m'enchanter. Pour Elle, la collectivité était difficile à vivre. Elle s'échappait de plus en plus, pour retourner dans le cocon familial. Moi, dans la préparation du bac jusqu'au cou, un amoureux déjà trouvé, c'était moins difficile.
Puis j'ai quitté le foyer... Et nos chemins se sont petit à petit séparés. Pourtant elle n'est pas loin. 45 minutes de voiture, au plus. Une amitié un peu mise de côté, happée dans le tourbillon de nos vies. Une halte par moment: c'est tout naturellement à elle que j 'ai pensé pour mon mariage, pour l'inviter, mais aussi qu'elle me fasse le bonheur de jouer de son art, au sein de cette église à l'acoustique extraordinaire. Rien que de la voir placer son violon au creux de son cou, j'ai eu des frissons, et des larmes au bord des yeux. Beau cadeau, vraiment. On s'est un peu retrouvé dernièrement, elle qui connaît aussi maintenant le bonheur d'être maman. Rapprochées par la maternité, les liens se sont de nouveaux resserés. Alors quand elle m'a annoncé qu'elle venait jouer à côté, je n'ai pas resisté. On a même pris le temps de se voir, de papoter. Et j'ai emmené Quentin, pour lui faire entendre du vrai, du beau. Elle était là accompagnée de 6 autres musiciens. Et la voir jouer m'a de nouveau fait pleurer. L'émotion trop grande, des souvenirs qui remontent par bouffée. Ce corps à corps avec l'instrument à la fois tendre et si intense. Après, on a été la féliciter et l'embrasser.
Un cadeau de plus de la vie.

Un moment magique dans la folie de nos vies.
Merci.

jeudi 14 mai 2009

Grimaces



La soirée était gaie. Un soir sans école le lendemain, où on peut prendre le temps de vivre, sans se stresser à regarder la pendule toutes les 5 minutes :timing pressé, maman énervée, pas de temps pour rigoler. Là c'était différent. Je ne sais plus qui a commencé. Se défigurer, tirer sur ses yeux, sa bouche, à en faire baver... Et puis surtout se contempler, ne pas en perdre une miette, et rigoler. Chacun son tour, ou un peu tous à la fois. Se ridiculiser, se moquer, et encore rigoler.Même le plus petit a essayé.Même moi, j'ai participé.






Il faut dire, le ridicule ne tue pas, sinon, cela ferait longtemps que la terre serait dépeuplée.



Rire avec ses enfants, à gorge déployée. Rire à en pleurer. Rire à en avoir mal au ventre. Reprendre son souffle enfin , et puis recommencer. Qu' y a-t-il de meilleur? Des moments gravés, à ne jamais oublier, et surtout dès que l'occasion se présente, à recommencer !

mercredi 29 avril 2009

Quatre générations

Le repas de Pâques était délicieux. Mamie mamie est un vrai cordon bleu. Mais tout le monde le sait bien, de la Bourgogne à la Savoie en passant par le midi.On s'est régalé, à peine trop mangé. C'était parfait. Rien ne vaut un tour à la petite fête foraine de Pâques pour digérer. Les loulous sont sur-excités à l'idée de faire du manège. Et puis cette fête est incontournable, même si elle s'est réduite comme peau de chagrin. C'est l'endroit où louloupapa et moi nous sommes rencontrés, le début d'une longue et belle histoire, qui j'espère n'est pas prêt de s'arrêter. Il y a 17 ans tout rond cette année.

Le soleil a même fait une apparition plus soutenue, nous pemettant de laisser les blousons dans la voiture.

Autrefois,sur cette place, il y avait encore des autos tamponneuses, une chenille et des tas de stands. Aujourd'hui, il ne reste que deux manèges pour les petits et un trampoline pour les plus grands enfants. De l'occupation de la place entière, elle n'en occupe plus que le quart. Il reste aussi et fort heureuement une pêche aux canards, et une loterie, avec les deux dames habituelles à la voix nasillarde.

A peine arrivés, c'est le manège qui l'a emporté. Laura s'est précipitée, avant même que les billets soient achetés.Suivie de près par Rémy, un peu hésitant quand même. Le choix est vite fait, c'est la moto qui a la primeur. Laura conduit, Rémy dans le side-car. Le manège démarre enfin... Si au début tout se passe bien, rapidement, Laura se met à pleurer. De plus en plus fort, elle semble inconsolable. Rémy n'est pas perturbé par le chagrin de sa soeur et profite du vent et de la vitesse en riant. Le manège ne semble plus vouloir s'arrêter, et pourtant ma puce pleure toutes les larmes de son corps. Enfin, le tour se termine, et on ne saura pas vraiment ce qui l'a effrayé.Toujours est il qu'elle ne veut plus remonter. Rémy change de manège au gré des tours : un bus, puis une auto, puis un engin volant, un hélicoptère.

Quentin a essayé quant à lui le trampoline, mais il a le rebond peu facile. Suspendu en l'air par le baudrier, ce n'est finalement pas vraiment sa tasse de thé.

Il se rabat donc sur le manège des petits. Encore un peu petit pour pouvoir monter et un peu grand pour montrer son plaisir. Il attrape même le ponpon ! Entre temps, nana a attrapé moults canards multicolors, a gagné des bulles à souffler et un ballon en forme de grosminet, qui viendra complèter la panoplie de jouets en tous genres de la maison.





Public averti, nous nous sommes assises pour regarder les deux garçons tournoyer. Quatre générations de femmes côte à côte. Quasiment 170 ans de vie réunie ! J'étais déjà très fière, enfant, quand on était toutes les 3, mais alors avec ma nana en plus, quel bonheur !



Les garçons ont fini par se lasser. Assez de vent, assez de vitesse. C'est sans un cri, ni un caprice que nous avons quitté cette petite fête. Là dans la voiture, sur le chemin de la maison, Laura et Rémy se sont endormis... le pouce dans la bouche.Nul doute qu'ils étaient encore sur des manèges.. mais en rêve cette fois !

lundi 27 avril 2009

Pâques

Un peu de retard dans les récits... Pas d'inspiration, et pourtant, de belles photos. Alors en voyant les visages réjouis lors de la recherche des oeufs que les lapins de Pâques avaient déposés, l'inspiration est revenue... subitement.



Il avait plu cette nuit-là. Louloupapa était rentré tôt le matin, après une nuit à rouler et a hésité à cacher les oeufs dans l'herbe détrempée. Alors il est allé se coucher pour quelques heures, avant de se relever pour aller manger chez mamie mamie, bon repas en prévision, chocolat à foison.

Juste avant de partir, il avait eu le temps. Vite fait, il s'est sauvé pendant que j'enfilais les chaussures et les blousons. En catimini, cachés sous sa veste, les oeufs en chocolat dans leur papiers brillants. Il a réussi à les semer sans qu'aucun intrus ne vienne le déranger ni le regarde par la fenêtre. Drôlement doué ce louloupapa.

Arrivés dans le sous-sol, près à monter en voiture, la mémoire nous est soudain revenue.... ah mais oui, les lapins de Pâques sont sûrement passés, on les avait oubliés ! La surprise fait place à l'excitation et à peine la porte ouverte, tous se ruent dans le jardin, à la recherche des précieux trésors.






Quentin en tête, bien sûr, avide de découverte. On est même obligés de le freiner. Il est grand, on sait qu'il n'aura pas de difficulté à trouver.Laura flane dans le jardin, le nez en l'air. A-t-elle cru qu'il fallait chercher les cloches dans le ciel ? Après explication, la voilà qui cherche enfin au bon endroit, dans les herbes folles du jardin. Rémy voit bien qu'il doit chercher quelque chose. Alors on le guide, l'encourage, l'aide un peu, pour que lui aussi ait son lot de bonbons chocolatés.




Le lapin a été circonspect : il ne s'est pas trop étourdi dans ce jardin, et a mis tous les oeufs dans le même coin, pour faciliter les recherches. Sitôt la majorité de la récolte ramassée, on les laisse encore un peu chercher, pour le plaisir. Et puis , les jonquilles ne demandent qu'à être cueillies, pour faire plaisir à mamie mamie.







Le butin est énorme. Le lapin a été encore très généreux cette année. Et puis, il a eu la délicatesse de passer aussi chez la mamie. Il a même laissé un chocolat à son effigie.


Vraiment, ce lapin, il est trop gentil !

samedi 21 mars 2009

Mélancolie

Mélancolie du week-end. Mélancolie qui revient à la charge après quelques mois de tranquilité. Mon esprit est ailleurs. Je cogite encore et encore...




Je rêve de pouvoir supporter avec le sourire et l'aplomb de supernanny mes trois monstres, qui ont bien remarqué que je ne suis pas tout à fait là et qui en profitent.

Je rêve de vacances, de repos, enfin, de vrai repos, sans linge à laver ni bouffe à préparer ni lave-vaisselle à vider, ni maison à laver, ni bain à préparer, ni loupiots à laisser.

Je rêve de discussions conjugales autres que l'état des comptes, les dépenses à prévoir et sans le défaitisme actuel qui règne dans beaucoup de foyers.

Je rêve à la fois de rester, ou de partir si le temps se gâte trop. Mais où, comment ?

Je rêve de travailler en paix, et pour longtemps, mais pas complètement, pour avoir du temps avec les enfants, et sans demander d'aide toujours aux grands-parents.

Je rêve à la maternité idéale, où chaque personne serait respectée dans ses compétences, sans être jugé à tout bout de champs. Une maternité où il ferait bon travailler, sans être surchargés, pour avoir du temps pour accompagner tous ces couples dans l'événement le plus fabuleux de leur vie. Avoir du temps pour les respecter, sans les brusquer, laisser venir leur petit, patiemment, sans être dérangés par tout, tout ce qui me pèse au quotidien et qui sera encore pire dans quelques mois.




Je rêve d'avoir encore un peu d'espoir. Je rêve d' être optimiste, de pouvoir me dire que tout va bien aller, que le changement a du bon.
Mais non.


Je ne peux pas.


C'est un jour sans.


Sans optimisme, sans courage, sans joie.


Un jour à pleurer.


Et j'ai bien peur que cela ne soit pas le dernier.

samedi 14 mars 2009

Peinture

En mère (très) indigne je rechigne souvent à sortir la peinture , les tampons, ou la pâte à modeler pour occuper les rejetons lors d'un jour chômé pluvieux, à mourir d'ennui.
De peur, certainement, qu'il y en ait plus sur la nappe ou sur les murs que sur les feuilles. Malgré tout, l'autre jour, j'ai consenti, devant deux paires de petits yeux implorants, à sortir tout l'attirail: Pinceau, peinture, gobelet, journaux pour protéger la nappe, tablier pour Rémy. J'ai même retrouvé de la peinture que je ne me souvenais plus d'avoir acheté ( mère indigne n'est pas qui veut !)
Quentin était parti avec son père pour des tâches très masculines, et c'est donc les deux plus petits qui s'en sont donnés à coeur joie.

Les pinceaux n'ont bientôt plus suffi... A pleines mains, c'est beaucoup plus rapide et pratique. Le mélange des couleurs est encore plus beau et intense . Laura n'a pas mis longtemps pour se faire de la peinture une véritable crème pour les mains.


Rémy,lui, a eu un brin d'hésitation. Qu'est-ce donc que cette matière gluante, colorée de surcroit ? Mais les doute a été de courte durée. Il a trempé, en homme prudent un doigt, puis l'a essuyé sur la feuille, en me jetant furtivement un regard pour voir si je n'allais pas le gronder. Devant mon approbation de maman gaga " oh oui, c'est bien mon Rémy, vas-y... Quel beau dessin !"il s'est laissé aller à y tremper toute la main, puis la deuxième...pour finalement être très fier du résultat.



Mes deux loulou se sont bien amusés. Et moi aussi, je dois bien l'avouer.

Avec bonheur, il n'y a eu aucun débordement. Aucun dommage constaté. Aucune trace sur les murs, ni le sol. Seulement les journaux protecteurs à jeter.

Vais-je me réconcilier avec la peinture ?

C'est décidé : la prochaine fois, je les laisse faire de la pâte à modeler !

mardi 10 mars 2009

le canapé violet






Il est usé... jusqu'à la corde. Et pourtant, il n'est pas si vieux, 4 ans, grand maximum. C'est d'abord sa couleur qui avait séduit, puis son prix. Un rabais était fait, une ampoule, explosée, avait dégouliné, et l'avait tâché, déjà dans le magasin. Cétait vraiment sa destinée. Car depuis, les tâches ne sont plus à compter : de toutes sortes, de toutes tailles, parfois douteuses parfois franches, telles le trait d'un gros feutre indélébile. Au début, je m'évertuais bien à le frotter, pour lui faire retrouver sa netteté originelle. Il était même plutôt coopérant ... Mais lui aussi est de plus en plus fatigué, ses coussins sont défoncés, ainsi qu'un de ses accoudoirs, cassé. Malgré tout, il est le terrain de jeu préféré des enfants : à la fois cabane, refuge ou coin punition, ils finissent toujours par attérir dessus...Les coussins volent à la première occasion, et son assise est large, idéale pour sauter, haut, si haut .
Ce vieux canapé... il est peut-être un peu passé, mais je continue à l'aimer. Et puis, changer de canapé, maintenant ? Avec des loulous bien décidés à s'en servir comme d'un trampoline, ce serait risqué, insconscient, même !

Alors on va encore le garder, le recouvrir quand il y a des invités, histoire de le cacher. Et les loulous pourront encore sauter, ou bien s'y reposer. Rien de tel qu'un vieux canapé où l'on peut s'enfoncer.Un canapé que l'on n' a plus peur de cabosser, d'abimer. Un canapé sur lequel on peut manger sans avoir peur de tacher. Un canapé où finalement tout est permis, sans avoir peur de devoir se fâcher, et disputer.

Il va encore avoir quelques belles années, notre canapé.

Il faut en profiter.

samedi 7 mars 2009

Et tombe la neige...



La neige était bien tombée deux ou trois fois cette année. Mais cela n'avait pas suffi à faire de la luge ou un bonhomme de neige : planning de papa et maman surchargés, la neige avait fondu avant même d'avoir pu y penser. Les petits voulaient de la neige. Mais une fois de plus, les vacances décalées des petits et des grands semblaient ne pas vouloir laisser la place à un séjour prolongé en montagne. Alors louloupapa a eu une idée : il suffisait de quelques heures de voiture pour aller au plus prêt, goûter à la neige du Jura. J'étais moins partante: cette journée enneigée, coincée entre deux jours de travail m'a éreinté d'avance. Rien que d'y penser ou de l'imaginer, déjà, j'étais fatiguée. Mais vraiment, là, ça devenait urgent. La nature commence déjà à se réveiller de son sommeil hivernal prolongé, et si on tarde trop, le Jura aura perdu tout son manteau blanc. Alors j'ai accepté.
Le lundi matin,le réveil a sonné non pas pour aller travailler, mais pour aller contempler les montagnes enneigées. Peu de matériel à vrai dire: une combinaison de ski flashy un peu petite pour Laura, qui avait appartenu à son frère , des anoraks, des bonnets de tous les jours, et surtout ma paire de moon boots à poils noirs, qui n'a pas failli à son devoir : mes petits pieds sont restés bien au chaud malgré une couche de neige de 20 cms parfois!!!
Le trajet a été certes un peu long pour les petits impatients , mais au final, la neige était là et bien là . Sitôt arrivés sur les lieux repérés par louloupapa, quelques descentes de luge ont déjà bien calmé les petiots, très excités à la vue de la neige. La descente, c'est cool, mais la remontée l'est moins !
J'ai retrouvé le plaisir de la luge moi aussi, sur la même luge qui m'avait fait glisser enfant puis adolescente, et rafraîchie par les hommes avant le départ. Laurinette avait trouvé une luge à elle seule : sa combinaison !!! Une fois sur les fesses, ou sur le ventre, elle avait transformé la piste de luge en tobbogan géant.
Sans oublier, assoiffés, de manger quelques boules de neige pour se réhydrater ! Après un bon repas, et encore quelques descentes l'après-midi, le retour a été très calme... Tous les petits se sont endormis, harassés après cette journée froide et si amusante. Bien fatiguée aussi, je me suis laissée bercer par le doux roulis de la voiture.
C'était une très belle journée, sous la neige, dans la neige.
Les petits étaient ravis, et moi aussi.
A refaire, sans nul doute .

jeudi 26 février 2009

Petites gouttes d'eau salées...

Larmichette, larme de crocodile..tout dépend.

De l'intensité de la dispute, de la bagarre, ou de la douleur.

De la violence, de l'injustice ou de l'insupportable.

Petite larme qui roule sur la joue. Parfois accompagnées par d'autres, tout ausi salées.
Gros chagrin, petit chagrin, ou caprice, elles sont là, et coulent parfois à flot.
Le pouce dans la bouche, une fois les cris finis, elles continuent leur descente sur les joues rebondies. Jusqu'à ce que la douce main de maman vienne les essuyer tendrement.



Les larmes peuvent alors s'arrêter de couler.

Voilà le temps du Câlin . Du réconfort, de la tendresse et des bisous sur les petites joues mouillées.

Les joues enfin séchées, le chagrin oublié, on peut recommencer, à rire, s'amuser et se chamailler.

Parfois pour longtemps, parfois non.

Et les petites larmes reviendront encore et toujours témoins de la tristesse.

Pour émouvoir le coeur de maman, et lui faire ouvrir ses bras pour un câlin, évidemment.

dimanche 22 février 2009

Fées...

Je suis abonnée à une revue qui s'appelle " allaiter aujourd'hui !". Dans la dernière reçue, au milieu, s'est glissé un petit livret tout mignon, et je ne resiste pas à l'envie de la partager. C'est évidemment sur le thème de l'allaitement.


La fée qui ne savait pas de quoi elle était fée.


Il était une fois une petite fée, ailée comme ces papillons colorés qui apparaissent en été. Ses compagnes s'appelaient Féedelamusqiue, Féedesbébés, ou encore Féedesbeauxrêves. Mais notre petite fée, elle, ne savait pas de quoi elle était fée.
Elle avait pourtant très envie d'être une Féequelquechose.
" Nous n'avons pas encore de Féedesbêtises", lui proposaient ses amies.

La petite fée refusait vigoureusement: elle préférait devenir une fée utile !


Elle passait de longues journées à imaginer son nom tout en voletant , de maison en maison, de pièce en pièce, de-ci de-là... Elle se posait sur les chapeaux de lampe. De là-haut, elle observait le va-et-vient des autres fées, et leur faisait des petits signes d'amitié. Une fois, elle se brûla les fesses alors qu'elle s'était ainsi installée. Ouille ! Alors elle devint prudente, et ne s'assit plus que sur les chapeaux de lampes éteintes.


Lorsque Féedudîner veillait sur un repas de famille, il y avait tellement de casseroles qu'il fallait bien au moins deux fées pour souffler sur la fumée lorsqu'un plat brûlait. Mais si la petite fée aimait beaucoup rendre service, elle regrettait de ne pas avoir un rôle bien à elle.


Un jour, Féedesbébés demanda son soutien auprès du nouveau-né. Le petit enfant s'agitait depuis quelques temps. Sa maman disait tristement :


" Mon pauvre bébé, tu pleures, je ne dois pas avoir assez de lait pour te nourrir..."


Notre petite fée eut une inspiration . Elle voleta sur l'épaule de la jeune maman, et murmura à son oreille. Puis elle se posa délicatement sur le bébé et attendit. La maman fredonna :


" C'est comme un câlin lorsqu'on a faim, prends ton temps, mon bébé, puis viens, boire le lait de mon sein."


Elle rapprocha l'enfant de sa poitrine.


L'enfant qui s'était apaisé en entendant sa maman plus gaie, se mit à téter goulûment.


Féedesbébés félicita la petite fée :


" Te voilà devenue Féedulait. A l'avenir , tu encourageras les mamans."


Féedulait !


Cela plut beaucoup à notre petite fée.

Depuis cet instant, Féedulait est comblée.
Elle écoute.
Elle soutient.
Elle encourage.




Voici quelques-uns des poèmes qu'elle aime venir chuchoter aux mamans.


" Lorsque tu étais dans mon ventre, un cordon nous reliait, lorsque tu seras plus grand, nous nous séparerons, en cet instant, ce lait est notre trait d'union."

"Je vais confortablement m'installer, des coussins soutiendront mon bras qui soutiendra ta tête, ton épaule et ta hanche alignées, nous voilà prêts pour une tétée."


" As-tu faim , as-tu besoin d'un câlin ? Et si je te proposais le sein ?"


" Une maman travaille loin de son bébé, et le soir, le retrouve pour la tétée. Pas besoin de se déchausser : on file sur le canapé, et les yeux dans les yeux , on se raconte la journée."


" Le lait de maman est toujours présent. Plus le bébé tètera, davantage de lait le sein fabriquera."


" Si soucis ou douleurs il y a , d'autres mamans ayant allaiter il faut chercher."

" Combien de temps tètera bébé ? Quelques semaines ? Quelques mois ? Quelques années?


C'est à vous deux d'en décider."


C'est ainsi que chaque maman devient la Féedulait de son enfant.




Texte de Patricia Hodicq Vuillemot.


dimanche 15 février 2009

Paysages

Petite balade un matin gelé. Petit balade avec arrêts pour photographier.




J'aime regarder le ciel, les paysages. Mais je ne pense jamais à prendre l'appareil photo pour immortaliser ce que je vois. Il y a un matin où j'y ai pensé, alors j'ai photographié. Le matin était tout givré, il faisait au moins -6°C. Mais c'était magnifique, la nature semblait figée, dans son enveloppe toute givrée. Le soleil commençait juste de percer, à moitié dissimulé par un brouillard épais. Au détour d'un chemin, j'ai rencontré une vache et son veau. De la fumée sortait de leur naseaux, et le paysan venait de leur donner du foin, moins froid et gélé que l'herbe givrée. Le petit veau s'est bien demandé ce que je faisais là, avec mon appareil. Méfiant, il s'en est allé plus loin.

En continuant ma balade, j'ai aperçu notre centrale , à peine visible dans le brouillard, mais toujours aussi imposante et fumante.

Enfin, la forêt du Plessis, toute blanche laissait apercevoir son château. Vestige d'un autre temps, on passe devant sans le remarquer. Il fait lui aussi partie du paysage.

Il faudrait que je prenne plus souvent mon appareil. Il y a tellement de choses à voir, et à contempler... même au fond de ma campagne bourguignonne.

jeudi 12 février 2009

Valentine Day.


On s'est connu, j'étais encore toute jeunette. 15 ans et demi presque 16. Un jour de fête foraine sur une toute petite place se tenaient quelques manèges. Je me souviens l'avoir montré à ma meilleure amie, en disant qu'il était plutôt mignon. Et nos regards se sont croisés et n'arrivaient plus à se détacher. J'étais hypnotisée. J'ai senti le rouge me monter aux joues, et mon coeur battre à tout allure. On a fait un tour de fête, et rebelote.Au deuxième, il n'avait pas bougé. Une troisième fois, encore là. Au quatrième tour, il est venu vers moi. Il m'a parlé. Je ne sais plus vraiment de quoi. Mais on s'est donné rendez-vous pour un autre jour, une autre fois. C'était en 1992. Presque une éternité.
La fois suivante, on s'est embrassé. Il m'avait offert un cadeau pour mon anniversaire juste passé, un petit coeur que j'ai longtemps porté. Et la suite vous la connaissez... Il ya eu des difficultés, toujours surmontées. Des bâtons dans les roues, des jaloux. Plus fort que tout l'amour a resisté. Et encore aujourd'hui, il est entier. Il y a bien sûr des hauts et des bas, des disputes, des aléas, des coups d'éclat. Mais finalement, on est encore là, à s'embrasser, se serrer dans les bras, et manger des crêpes au nutella.
Aujourd'hui, on a fêté à notre façon notre St Valentin. Une journée sans loulous rien qu'à nous. Voir qu'on a pas besoin de se parler pour être bien. Savourer le silence et aimer le regarder. Finalement, il n' a pas beaucoup changé. Il est toujours aussi beau, aussi attirant que ce jour de fête foraine. Mais maintenant il m'a donné trois beaux enfants. Il m'a soutenu et accompagné dans tous mes choix. Il a été tellement présent dans mes balbutiements d'allaitement, tellement extraordinaire lors des naissances à la maison. C'est un papa en or qui aime faire rire ses enfants, et qui gronde quand il le faut réellement.
Je suis vraiment heureuse d'avoir été à cette fête foraine, d'avoir surmonté toutes les embûches qui ont encombré notre chemin. Mais je sais aussi qu'il nous reste aussi encore certainement beaucoup d'épreuves à traverser.
A deux.
Ensemble.
Main dans la main.



dimanche 1 février 2009

Le banquet

Pour certains, c'est un bal, pour d'autres un banquet. L'appelation "bal" a l'avantage de passer le côté bouffe que confère l'appelation banquet. Mais le but est pourtant bien le même : se réunir, de préférence autour d'une table et manger, boire. D'abord, ça commence le midi. il ya les discours des officiels, quand même, pour marquer le coup, souhaiter la bonne année, et faire le bilan de l'année écoulée. Puis, il y a l'apéro, avant enfin de passer à table sur le coup des 15h...

Mais il y a aussi de la musique.Un orchestre, cette fois composé d'un monsieur chauve aux longs cheveux blancs sur les côtés,à la guitare éléctrique ( ouais !!!!) , d'un monsieur bedonnant au synthé, et une dame, dont l'entrain à manier les maracas pourrait faire rêver tout maraquero qui se respecte. Nous avons beaucoup ri. Ri est presque trop soft. "nous nous sommes moqués" serait plus approprié. A défaut de danser nous avons rigolé. Mais c'est déjà ça, car on aurait aussi pu pleurer. Comment dire : le son était mauvais, le choix des chansons plus qu'hasardeux ( on a même eu droit à la danse des canards... sisisi, j'vous jure !) sans effort de transitions. La dame a me rappelait Benny Hill avec ses maracas. J'oubliais quand même un moment magique dans la soirée : enfin un beau son, enfin des chansons à danser, oui.... c'est JJ Golman....oui... courte pause de l'orchestre , il avait mis un CD !!! Bref, je n'ai pas mis le feu au dancefloor. Personne d'ailleurs.



Mais nous avons bien mangé. Toute la journée d'ailleurs. Et bu aussi . du très bon vin, du champagne et du "moit-moit", mélange alcoolique dont les pompiers ont le secret. J'y ai reconnu le goût du marc, marié à autre chose, mais le secret n'a pas été dévoilé, il est bien gardé par ces messieurs les pompiers.
Une belle journée. Une grande fierté d'être auprès de ces hommes et ces femmes unis aussi pour faire la fête. Ceux qui n'hésitent pas à secourir les autres et qui se retrouvent pour rigoler. Ceux qui risquent leur vie et dont la devise est :
"sauver ou périr".



Je les ai bien regardé ... tous et toutes... D'habitude, je ne suis jamais vraiment impressionnée. Mais là, oui. Parce que je les admire. Leur courage, leur force et leur détermination font d'eux des gens extraordinaires. Même s'ils sont payés pour le faire. Il faut quand même être passionné et un peu fou à la fois pour avoir envie de risquer sa peau pour des parfaits inconnus. Mais heureusement qu'il en existe encore, des fous de cette catégorie là...des gens assez altruistes pour prendre soin des citoyens. Cette profession, cette passion suscite encore des vocations.


Tant mieux.


On aura toujours besoin d'eux.


jeudi 29 janvier 2009

Le sommeil

Laura déjà bonne dormeuse tout bébé.


C'est bien connu que l'humain a une préoccupation majeure après celle de se nourrir, c'est celle de dormir. Enfin, c'est une de mes préoccupation, essentielle à ma survie .
Quand on a un enfant, le sommeil change radicalement. On espère que bébé va échapper à la norme ( et à son développement physiologique) et va faire rapidement ses nuits. Et puis, les jours, les semaines et les mois passent, et les nuits, même si elles sont complètes sont quand même bien différentes d'avant, quand le seul objectif était d'entendre le réveil sonner. Désormais, la moindre toux , un grognement ou petit cri venant de ma progéniture peut me réveiller et me faire sortit du lit plus vite que n'importe quel réveil ! Nous avons longtemps dormi avec nos enfants. Entendre leur respiration dans la nuit, glisser une main dans le pyjama, sur le torse pour sentir leur coeur battre... Nous avons eu beaucoup de bonheur à dormir avec chacun d'entre eux. Encore maintenant, quand ils sont malades, le lit de maman et papa est un refuge. L'avantage c'est que notre lit actuel est très grand et du coup, nous ne sommes pas gênés. C'était moins facile, quand tout petit, nous prenions des coups de pied ou des mains dans la figure au retrournement de l'envahisseur....Mais c'est un choix que nous avions fait devant des bébés récalcitrants à faire leurs nuits, pour réussir à glaner quelques minutes de sommeil supplémentaires. En allaitant couché, je me rendormais même parfois alors que la tétée n'était même pas finie ! Quel bonheur de les regarder dormir, d'entendre leur souffle régulier, de sentir leur petit corps chaud se caler... Puis ils ont tous fini par dormir dans leur lit. Quentinou a été le plus dur à déloger. Laurinette et Rémynou se sont un peu incrustés, mais pas longtemps, et plus ponctuellement. Le soir, quand je vais me coucher, je passe voir mes loulous endormis. Un petit bisou, une caresse sur le front, une couverture à remonter, un pied ballant à replacer.
D'abord il y a Quentinou, qui ouvre les yeux au moindre bruit, au simple effleurement. Il est souvent enroulé dans sa couverture ou expatrié de l'autre côté du lit. On a parfois l'impression qu'il s'est battu toute la nuit avec des monstres ou des pokémon tellement le lit ressemble à un champ de bataille. Depuis tout petit, il a eu un sommeil léger, toujours maintenant. C'est très pratique le matin : pas besoin de se fâcher pour le lever. Généralement, sitôt après le bisou, il se lève et s'habille. Il bat encore tout le monde en rapidité .






Et puis il y a Laurinette : Pour elle, c'est autre chose : Les doudous sont le coude, collés au corps, elle dort très profondément. Il faut lui caresser longuement le dos, pour obtenir un semblant d'ouverture des yeux, qui se referment aussitôt. Généralement, elle se retourne de l'autre côté, grogne et le pouce dans le bec, elle tête et se rendort. Le matin est souvent synonyme de galère quand il s'agit de la lever. Je l'emmène parfois encore toute endormie dans la salle de bains pour l'habiller: " mais maman, z'ai encore sommeil !".





Rémynou, lui est encore différent. Il s'endort souvent en un rien de temps, et a un sommeil très lourd. Le matin, le réveil n'est pas difficile. Il suffit de l'appeler, le chatouiller et il se met debout, le pouce dans le bec lui aussi. Il sort maintenant seul de son lit de bébé. Et c'est les yeux écarquillés qu'il vient nous rejoindre dans notre lit, en attendant qu'on se lève. Ses petits pieds sont souvent froids et il vient les caler contre mon ventre pour les réchauffer. Je profite de ces moments où il vient encore se câliner, se blottir dans mes bras, sous la couette. Parfois il se rendort même...pour une petite grasse matinée, improvisée, mais tellement chouette !






Quoiqu'il en soit, je les trouve tellement beaux quand ils dorment... le jour ou la nuit.
J'en profite pour leur faire des tas de bisous, tout doucement pour ne pas les réveiller, et leur glisser des mots doux à l'oreille.
Petit ange, petite fée, petit prince.... Faites de beaux rêves mes amours.