samedi 27 décembre 2008

Un Noël très spécial.



Le père Noël était déjà passé, très en avance chez les mamies trop impatientes de voir les petits yeux briller. Alors les papiers glacés se sont vite déchirés et la magie a une fois de plus opéré. Puis on a mangé, savouré et trinqué. Les petits s'occupaient avec les nouveaux joujoux, et les grands discutaient calmement, en digérant. C'est là que le téléphone a sonné. Il fallait y aller, le moment était arrivé, Elle allait accoucher. Mais elle, ce n'est pas n'importe qui, c'est ma très grande amie. Une amie qui sait être là dans tous les moments, les drôles comme les plus tristes, une amie tendre qui laisse des petits messages de réconfort, de soutien quand on s'y attend le moins. Alors quand elle a appelé par une belle journée de printemps pour m'annoncer, en exclusivité , qu'un petit bébé dans son ventre s'était enfin installé, j'étais aux anges. J'ai sorti ma roulette de professionnelle avertie, et après un savant tour de main, je lui ai prédit la naissance de son bébé ... pour le 25 décembre ! Je me suis réjouie avec elle de ce beau moment qui l'attendait et je l'ai suivie, accompagnée du mieux que j'ai pu sur le chemin de cette grossesse. Elle m'a donné l'immense privilège de vivre avec elle ce si beau parcours, parfois semé d'embûche, mais finalement si doux et tellement merveilleux. Son bébé avait décidé que Noël serait un bon jour, et c'est dans la joie mélée d'un peu d'appréhension que je suis allée les retrouver, elle et son compagnon. Ma collègue m'avait prévenu, le bébé semblait pressé, et je me suis donc dépêchée, de peur de manquer ce moment tant imaginé. La lumière était douce, le coeur du bébé battait joyeusement. Elle était toute concentrée dans ses contractions, tellement courageuse, tellement en symbiose avec son bébé et son homme. Je me suis approchée, et je l'ai embrassée sur le front. La douleur se lisait sur son visage, mais elle l'affrontait , et elle nous a même gratifié de quelques beaux sourires. Elle l'avait dit : elle accoucherait avec le sourire. Son amour, tout près d'elle l'a drôlement bien encouragé, porté, bercé.Mais c'était sans compter les facéties d'un petit bébé qui a voulu se retourner:Ma gentille collègue , très perspicace, a trouvé : en cette nuit de Noël, il fallait scruter le ciel, pour essayer de voir le Père Noël. Alors forcément, c'est moins facile, le chemin est plus dur à emprunter et la nécessité de l'intervention du docteur s'est malheureusement imposée. Avec les efforts de ta maman,l'aide de ton papa et un peu du docteur, jolie poupée, à 1h32, tu es née. Tu étais toute rose,tu as pleuré sur le ventre de ta maman, et bien vite tu as eu envie de téter. Quel moment magnifique ! N'est ce pas le plus beau des cadeaux ? Je remercie ta maman de m'avoir fait confiance durant toute cette belle aventure. Et aussi ton papa de m'avoir invitée à partager tous ces moments privilégiés.


Petite Nélia, petite fée, je te souhaite une belle et longue vie, entourée de tous ceux que tu chéris.

dimanche 14 décembre 2008

3000


3000 unis pour la même cause. Une bonne cause .
Après une nuit de boulot pas trop chargée, mais sans fermer l'oeil, j'ai décidé d'y aller :Manifester. Manifester notre mécontentement, notre désarroi, notre désaccord. Il faisait froid mais la chaleur humaine était bien là. Suffisante pour nous réchauffer en marchant. Less cordes vocales se sont vite fatiguées... après quelques longues minutes à scander notre slogan trouvé sur le pied de guerre, le matin même. J'étais émue de voir autant de gens présent pour essayer de sauver notre hôpital. Je ne rentrerai pas dans les détails, pas ici. Mais jamais en devenant sage-femme je n'ai imaginé devoir descendre dans la rue pour défendre ma maternité de proximité, et mon hôpital en entier. Ce combat là n'était pas pour moi. Avec presque 600 accouchements et des médecins en nombre, je pensais être tranquille.Et pourtant non. Il nous faut lutter pour tenter de préserver un établissement de santé, où on est censé se faire soigner et mettre au monde ses bébés. Sans parcourir des dizaines de kilomètres en plus, où des locaux devenus trop petits ne pourront pas tout absorber, et où les sages-femmes débordées, seront définitivement démotivées.
Rien n'est gagné. Ce n'est que le début , mais nous sommes toujours déterminées. Nous ne voulons qu' une seule chose : qu'on nous laisse travailler, en paix.

lundi 8 décembre 2008

Escapade parisienne - l'envers du décor...( 3ème partie)



Le théatre terminé, il fallait y aller, obligé. Là tout près, vues de loin en se dépêchant pour ne pas louper la séance: les Galeries Lafayette et ses vitrines tellement scintillantes, tellement vivantes. Comme des enfants, nous nous sommes arrêtées, exclamées, amusées de voir des nounours prendre vie dans un décor féerique. Et puis, voir aussi le regard des enfants, captivés par ce spectacle improvisé dans le froid, au milieu des odeurs de marron chaud. Magie de Noël? Oui, pendant un instant. Mais dès qu'on regarde aux alentours, le spectacle est tout autre..D'abord on voit des vendeurs de marrons. Un tous les 5 mètres en moyenne. Pas très bien habillés, ils font cuire leurs marrons artisanalement, sur un vieux caddie rouillé , se frottent les mains pour les réchauffer. Et ils tentent de nous haranguer, dans un français plus qu'approximatif. Paris c'est ça aussi: se trouver confronté à ceux que la vie ne gâte pas. A ceux qui dorment par terre, devant les boutiques de luxe ou à l'entrée du métro et devant lesquels le monde passe, indifférent.Pas le temps de regarder, pas le temps de compatir, et puis, il y en a tellement ! La misère, à côté de ces nounours papillotés tournant gaiement dans ces vitrines chauffées, passe inaperçue, banale... normale ?

samedi 6 décembre 2008

Partie...

Il a bien fallu se rendre à l'évidence. Cela fait plusieurs matins qu'elle n'est pas devant la porte. Depuis le départ à Paris, alors que le froid, la glace étaient là. Quelques flocons de neige étaient même tombés. Oui, minouchette est partie, sans revenir. Elle avait l'habitude de sortir, et de rentrer plus tard, lorsqu'on l'appelait en faisant des bisous bruyants. Mais là, ça fait trop longtemps. On n'aura même pas eu à trop se creuser la tête pour la nommer, elle est partie sans nom. Alors je suis triste. C'est bête. Je sais. Mais je suis triste quand même. Cette petite bête était drôlement attachante, douce et gentille. Elle aura partagé notre existence une dizaine de jours. Elle aura juste eu le temps de se faire cajoler et aimer. Et elle est repartie aussi vite qu'elle était entrée dans notre vie. En espérant qu'elle ait retrouvé un foyer, où on l'aimera tout autant que nous.
J'en ai parlé avec louloupapa. Je lui ai dit que j'avais été heureuse d'avoir ce chat à la maison. J'ai parlementé, argumenté : Un petit minou pour Noël, ce serait bien. Il va réflechir, il m'a dit qu'il allait y penser. Mais va-t-il de nouveau se laisser amadouer ?

Escapade parisienne - Cet inconnu , le vagin. ( 2ème partie)


Retour dans le ventre de la terre sous une pluie froide et battante. Les courants d'air et les odeurs nauséabondes des couloirs du métro nous rappellent qu'on est bien à Paris. Mais nos esprits sont légers, une autre réjouissance nous attend : un spectacle. Pas n'importe lequel, non. Toujours en lien avec notre travail. Oui, il y a à Paris des spectacles en lien avec le travail de sage-femme. Une pièce de théatre, même : Les monologues du vagin. Quand je disais qu'on reste dans le sujet, je ne mentais pas.


En fait, je suis responsable de ce choix. ça fait très longtemps que je veux voir cette pièce, et grâce à mon ami google, la recherche a été fructueuse. J'ai trouvé LA représentation qu'il nous fallait. Dans un vrai théatre: Le théatre Michel, rue des Mathurins. J'ai toujours rêvé d'aller au théatre. Pas une salle des expo, pas un "Zénith", pas une salle lambda aménagée comme un théatre. Non, un vrai théatre. Et mon rêve s'est réalisé. Michel, c'est un vrai petit théatre, avec des sièges rouges, des fauteuils "orchestres" et des "balcons". Une petite scène, sans grand décor, avec juste 3 chaises transparentes et des petits guéridons à côté. Avec une vraie ouvreuse aussi, pour placer les gens, qui nous a rappelé ( ou plutôt appris) qu'on laisse un pourboire à l'ouvreuse, parce que c'est en grande partie son salaire.

Une fois installée, à trois rangs de la scène, j'étais emerveillée, presque bouche bée. Mais le spectacle a commencé et les lumières se sont tamisées.

1h. Voilà le temps que ça a duré. 1h de rires et d'émotion. Il faut saluer à la fois la pièce et les comédiennes. Un vrai moment de bonheur, pourtant qui parle d'un sujet tellement tabou. Justement, ici, le tabou tombe, il n'existe plus. On parle de vagin comme on pourrait parler d'une fleur, d'un vase ou d'une personne. Et voir ce tabou tomber, déjà, c'est gagné. Enfin !!!Le sujet est abordé librement. Pas sur le bout des lèvres. Pas sur la pointe des pieds. Sans regard gêné. Le mot vagin est employé, largement expliqué, toutes ses appelations sont énumérées. on parle de vagin, de femme, de féminité plus ou moins avouée.On parle aussi des violences faites aux femmes, et l'émotion est là, palpable dans toute la salle.

C'est vraiment une pièce à voir, et à revoir. Pour tout le monde, les jeunes, les vieux, les femmes, et surtout les hommes.. qui apprendront plein de choses, c'est sûr.

Moi, en attendant, un tout petit rêve de rien s'est réalisé. Et en plus, j'ai bien rigolé. La vie est vraiment belle, non ?